Il n’y a pas de “grand soir” de la Stratégie digital learning…

La stratégie doit être revue annuellement, ne serait-ce que pour trancher entre ce qui marche bien, et doit être maintenu ou développé, et ce qui a laissé à désirer (errare humanum est, perseverare diabolicum). Gardons-nous d’imaginer que la stratégie digital learning peut être gravée dans le marbre une bonne fois pour toutes ! Elle ne connaîtra pas son grand soir, dans l'entreprise ou ailleurs : la stratégie doit se concevoir comme un patient exercice à remettre sur l’établi chaque année. Janvier est un bon mois pour s'y livrer (décembre aussi, mais il est déjà trop tard) : l'année nouvelle n'est pas encore tout à fait sur le rail des opérations, la pression du quotidien n'est pas à son maximum, le temps ainsi libéré est une bonne occasion de repartir sur de bonnes bases.

Revue stratégique : pratique collective

La revue de la stratégie digital learning est un exercice collectif impliquant le service formation et son réseau de correspondants dans l'entreprise. Cette pratique collective sert à partager la vision d'une stratégie digital learning alignée sur les enjeux de business et talents de l'entreprise, et à la traduire dans les dispositifs et pratiques de formation à venir. Au passage chacun perçoit plus clairement ce que peut être sa contribution à la réussite d'ensemble. Pour mener à bien cette revue, utiliser la note d’orientation / cadrage existante : qu'est-ce qui doit être abandonné ? modifié ? amplifié ? Et si cette note n’existe pas, alors c’est le moment de la produire ! Dans tous les cas, le processus de revue stratégique débouche sur un cadrage qui servira de vade mecum pour les prochains mois.

La pensée stratégique en toile de fond…

Certain esprit exigeant considérera qu'une revue annuelle ne suffit pas ! Il aura tort et raison. Tort : le risque d’une revue trop fréquente, c’est celui d’une perte du recul et d’autonomie : on finit par sauter sur la dernière innovation, des conclusions hâtivement tirées peuvent fonder de mauvaises décisions. Raison : l’accélération du business, l’impatience des collaborateurs, le rythme effréné des innovations pédagogiques sont loin d’obéir au long cycle annuel, et l’on peut se demander si une revue semestrielle (voire trimestrielle) ne serait pas mieux adaptée.

Cette contradiction peut être levée en actualisant la stratégie digital learning annuellement à partir des bilans de projet ou d’activités qui auront été menés en continu (les réunions institutionnelles du service formation peuvent y aider)… de même qu'un formateur consacre un quart d’heure après sa formation pour évaluer ce qu'il peut améliorer dans son cours (au moins, c'est ainsi que je conçois le métier de formateur). Il est possible ainsi d’articuler le cycle des améliorations et autres innovations à court terme avec le plan stratégique à moyen terme. Le principe : la pensée stratégique doit fonctionner en tâche de fond tout au long de l’exercice annuel.

Michel Diaz